"Si les déséquilibres majeurs, économiques et sociaux, ne sont pas réduits, qu'accords entre États et institutions internationales n'interviennent pas plus en force, prenons garde. La violence dépassera ce qui avait été vu auparavant. Au XX° siècle, le rouge des quartiers de la révolte était le symbole d'un drapeau. Veillons qu'au XXI° siècle le rouge ne soit pas celui de notre sang."
Telles sont les dernières phrases du dernier livre de Marc Ferro. Elles ont été écrites il y a deux ans selon l'auteur, donc avant le 7 janvier et le 13 novembre 2015. Elles étaient, hélas, prémonitoires !
J'ai lu le livre d'un trait et je le recommande. C'est en fait le dernier opus d'une trilogie : "Les tabous de l'histoire – 2002", "Le ressentiment dans l'histoire – 2007". Je n'ai pas encore lu ces deux ouvrages mais "ils sont dans le tuyau'.
Marc Ferro, bientôt 90 ans, est un historien célèbre, un ancien enseignant et un très bon vulgarisateur. Résistant, homme de gauche, plus ou moins compagnon de route des communistes, il en connaît bien les qualités et surtout les défauts.
Le livre interroge : pourquoi des situations exceptionnelles n'ont-elles pas été anticipées ? Et les exemples cités sont nombreux, la guerre de 14 devait durer 6 semaines, l'accord de Munich nous assurait la paix, etc.
La part faite à l'Union Soviétique et à sa chute est conséquente. Marc Ferro connaît bien le sujet, sa thèse de doctorat porte sur la Révolution russe de 1917 et il est docteur honoris causa de l’université de Moscou depuis 1999. Il n'est pas tendre et certaines descriptions m'ont fait penser au "Tintin chez les soviets" sans l'anticommunisme militant d'Hergé, homme de droite extrême comme on le sait.
Avant ou après la lecture, je vous propose l'écoute de l'émission de France Culture "LA FABRIQUE DE L'HISTOIRE" diffusée aujourd'hui 20 novembre 2015 et enregistrée à son domicile avant le 13 novembre, le lien :
Cliquez ICI
Bonne lecture !