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The Circle

41TJsuCvnmL.jpg"The Circle" est un gros livre passionnant que je recommande à toutes et à tout mes ami(e)s. Hélas ou tant mieux, ce n'est pas un livre de science-fiction même si cela y ressemble. Je pense à "Brave New World" écrit par Aldous Huxley en 1931 et décrivant une société future en l'an 632 de l'ère "Notre Ford" donc "loin devant". Je pense plus encore à "1984" de George Orwell écrit en 1949 et prévoyant, 45 ans plus tard, une société dictatoriale dans laquelle "Big Brother" sait tout et fait tout !

Non, "The Circle", c'est sinon demain, peut-être après demain et c'est terrifiant.

C'est une nouvelle dystopie[1] mais proche et plus probable.

 

[1] contre-utopie

41h1WMm3SxL._SY346_.jpgJe m'en suis rendu compte dès le début du livre en observant mon entourage et mes propres pratiques et, comme tout le monde, en étant persuadé d'être écouté, surveillé sur internet, par la NSA, la DGSI, par les sites web que je consulte, etc.

On ne peut plus quitter son Smartphone ou sa Tablette ! Il faut une discipline de fer pour ne pas ouvrir son ordinateur portable dès l'arrivée dans une zone Wifi et les hôtels sans Wifi sont boycottés. Même en randonnée en montagne, on trouve des gîtes sans connections et l'on se dit : "c'est quand même dommage".

Avec son compte Facebook on reçoit des milliers d'images et de vidéos. Avec son compte Twitter, on écrit au monde entier et le monde entier nous écrit. Et avec Skype on peut se voir, se parler, faire des réunions de travail (même en dehors des heures de travail).

Certes, on peut résister, enfin on peut encore résister !

Mais comment, maintenant, déclarer ses revenus et payer ses amendes, savoir où en est un colis confié à la poste, etc. ?

"The Circle" part de cette situation et la pousse un peu plus loin.

Dave Eggers imagine que les "GAFAs' (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont une seule entité, installée bien entendu près de San Francisco, qui regroupe tous les services des "GAFAs" et d'autres.

Dans ce campus technologique vivent et travaillent plus de 10 000 personnes, plutôt jeunes et compétents, comme l'on décrit l'ambiance dans les Startups qui ont réussi dans la Silicon Valley. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Bien entendu, dans ce petit paradis, il n'y a pas de conflits sociaux.

Le campus est dirigé par les trois "Wise Men", les fondateurs, assistés par un "club des 40".

L'héroïne, Mae Holland, une jeune femme d'une petite ville de l'Est de l'État où elle avait un travail ennuyeux, a été embauchée au campus grâce à une amie d'enfance, Annie, qui fait partie des "40".

Au début, elle est ravie. Elle commet cependant une erreur dans sa vie privée : elle fait du kayak de nuit, toute seule dans la baie, elle a un problème et est secourue. Le campus est au courant, notamment grâce aux caméras qu'il installe partout.

Au campus, la vie privée est réduite au minimum, les loisirs doivent être collectifs, tout est organisé pour cela.

 

Elle craint donc d'être virée et se converti totalement aux idéaux du campus.

Mae fait publiquement son autocritique :

"The fact that I thought I was alone, unwatched, enabled me to commit a crime. And I risked my life. I wasn't wearing a life preserver."

"I said that secrets are lies."

"Well, when there's something kept secret, two things happen; One is that it makes crimes possible, ….. And second, secrets inspire speculation. When we don't know what's being hidden, we guess, we make up answers."

Et la grande réunion de confession se conclut par les logos suivants :

SECRETS ARE LIES

SHARING IS CARING

PRIVACY IS THEFT

Puis un nouveau concept est instauré : la transparence intégrale.

Il ya les caméras de surveillance installées partout. Il faut maintenant que chacun porte sur soi, outre les capteurs divers, GPS, etc., des caméras personnelles et des lunettes à images renforcées. Ainsi, tout le monde sera surveillé par tout le monde.

Ce concept est adopté par une "congresswoman". Puis, après une campagne de dénigrement pour ceux qui "ont quelque chose à cacher", la classe politique doit s'y plier. Puis cela dépasse le cadre des Etats-Unis.

The Circle pourrait remplacer l'état :

"Public-private leads to private-private, and soon you have the Circle running most or even all government services, with incredible private-sector efficiency and an insatiable appetite. Everyone becomes a citizen of the Circle."

Mae adhère publiquement à la transparence intégrale….

Je vous laisse lire la suite !

Quelques informations :

Le livre traduit en français : Le Cercle – Gallimard - Collection du monde entier.

Dave Eggers a eu le Prix Médicis étranger en 2009 pour "Le Grand Quoi".

Le film va sortir bientôt, pour en savoir plus cliquez ICI

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